Guerre en Ukraine : Explosions dans le centre de Kiev en pleine alerte aérienne

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Les responsables ukrainiens affirment avoir abattu plus d’une douzaine de drones lors d’une attaque russe contre la capitale Kiev, tôt mercredi matin.

Les journalistes de la BBC ont entendu de fortes explosions peu après le déclenchement de la sirène du raid aérien.

Des explosions ont secoué le district central de Shevchenkivskyi alors que les défenses aériennes abattaient ce qui serait des drones Shahed de fabrication iranienne.

La Russie a ciblé à plusieurs reprises les infrastructures énergétiques ukrainiennes depuis octobre avec des missiles et des drones.

Et le gouverneur de Kiev, Oleksiy Kuleba, a accusé la Russie de « poursuivre sa terreur énergétique contre notre pays » avec la dernière vague d'attaques de drones.

Mais le gestionnaire du réseau énergétique national, Ukrenergo, a déclaré que les frappes de mercredi n'avaient endommagé aucune installation énergétique et a salué le "travail brillant des forces de défense aérienne" dans un message publié sur son compte Telegram.

Le président Volodymyr Zelensky a déclaré que les forces ukrainiennes avaient abattu 13 drones Shahed, ce qui, selon lui, correspond à tous ceux lancés par la Russie mercredi.

Le gouverneur Kuleba a déclaré qu'un fragment de drone avait touché un bureau administratif de la ville et quatre immeubles résidentiels. Mais un porte-parole des services d'urgence de la ville a déclaré aux médias ukrainiens qu'aucune victime n'avait été signalée lors de cette frappe.

Un témoin, nommé Svetlana, a déclaré à la BBC que la première frappe a eu lieu à 06h30 (04h30 GMT), heure locale.

"Le grondement était comme celui d'un cyclomoteur, tel était le bruit qu'il faisait", a-t-elle déclaré. "Il est tombé derrière les maisons et puis il y a eu un fort rugissement, une explosion."

Elle a ajouté : "L'hiver arrive, comment les gens peuvent-ils survivre ? Seigneur, que veulent-ils de nous ? Ils ne laissent pas les Ukrainiens vivre."

Un autre habitant de Kiev, Anton, a déclaré à la BBC que les chutes de verre brisées par les explosions avaient raté de peu ses enfants endormis.

"Laissez ce Poutine mourir", a-t-il déclaré. "Je ne lui ai rien fait, mais il me fait ça."

Les frappes ont eu lieu alors que le chef humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, se trouvait à Kiev, après avoir visité les villes du sud de Mykolaïv et de Kherson. Il a déclaré à la BBC qu'ils rappelaient à quel point l'Ukraine "souffrait toujours de la guerre dans tout le pays, pas seulement sur les lignes de front".

Il est urgent d'aider l'Ukraine à rétablir ses approvisionnements en énergie, notamment en lui fournissant des générateurs, car "l'électricité est la porte d'entrée vers la vie", a ajouté M. Griffiths. "Si vous n'avez pas d'électricité, vous ne vous réchauffez pas, vous ne recevez pas de soins hospitaliers, vous ne pouvez pas aller à l'école, vous n'avez pas de transport."

L'Ukraine a accusé l'Iran d'avoir fourni à la Russie des drones "kamikaze" utilisés lors des attaques meurtrières du 17 octobre, ce que Téhéran a initialement démenti.

L'Iran a admis plus tard avoir envoyé à Moscou un nombre limité de drones "plusieurs mois" avant la guerre.

En réponse, le président ukrainien Zelensky a déclaré que c'était un mensonge et que de nombreux autres drones iraniens étaient utilisés.

La Russie a ciblé le réseau énergétique du pays ces derniers mois dans ce que l'Ukraine considère comme une tentative de démoraliser sa population. Les températures dans toute l'Ukraine sont tombées en dessous de zéro, mais Martin Griffiths a déclaré qu'il n'y avait aucune indication d'une nouvelle vague importante d'Ukrainiens fuyant leur foyer ou leur pays.

Les dirigeants mondiaux ont déclaré que les frappes contre les infrastructures civiles constituaient un crime de guerre, mais la semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a défendu ces attaques et a déclaré qu'elles étaient une réponse à une explosion sur le pont russe vers la Crimée annexée le 8 octobre.

Ces frappes surviennent alors que les États-Unis se préparent à armer l’Ukraine de leur système de défense aérienne de pointe Patriot. De hauts responsables de la défense ont déclaré à l'agence de presse Reuters que l'annonce pourrait intervenir dès jeudi.

Le système est parmi les plus avancés au monde et est généralement rare. Grâce à sa capacité à longue portée, il pourrait potentiellement abattre des missiles et des drones russes avant qu’ils n’arrivent à portée des villes ukrainiennes.

Mais contrairement aux systèmes de défense aérienne ukrainiens existants, les systèmes Patriot nécessitent de nombreux équipages pour les faire fonctionner, et il faudra peut-être plusieurs mois pour entraîner les forces de Kiev à les utiliser efficacement.